Description

La Ballerine Dans un décor de fin du monde, Raphaëlle Schotsmans nous convie à une métamorphose : une ballerine évolue, tantôt semblant ployer sous le poids d’une main imaginaire, tantôt s’élevant vers les airs. L’artiste nous oblige à l’exigence, rien ne se dévoile au premier regard, il faut embrasser la série dans son intégralité, pour en percevoir toute l’étendue symbolique. Et c’est là, dans ce moment suspendu, que nous réalisons ce qui se joue sous nos yeux, et que le regard perçoit ce qui est tu. La ballerine convoque des souvenirs enfouis, des rêves d’enfant, à la fois mythe du Lac des cygnes et figurine entêtante de boîte à musique, personnage qui semble s’échapper d’une condition qui la maintient dans l’immobilité d’un rôle, contre son gré. La légèreté de la danseuse est empêchée par les gravats qui jonchent le sol, elle se défait de tout ce qui entache sa pureté, luttant contre des forces invisibles. Sont-elles à l’extérieur ou bien en elle? Les débris au sol précèdent-ils son passage ou est-ce qu’ils lui succèdent? Cette dualité entre destruction et sérénité se révèle dans le corps même du modèle, qui lutte pour quitter l’effroi que son environnement inspire, uniquement vêtue d’un costume de ballet. Voilà ce qui se joue ici, la fragilité est un leurre, elle peut cacher sous un aspect délicat, une puissance insoupçonnée. C’est une mue vers la lumière. Au milieu du chaos, on assiste alors à une renaissance, et à l’envol d’une femme bien plus forte qu’on ne le croit.



Biographie

Raphaëlle Schotsmans est née à Bruxelles en 1971 et est diplômée de l’Ecole de photographie de la ville de Bruxelles (Agnès Varda). Elle développe depuis 2009 des projets personnels, qui sont régulièrement exposés dans différentes villes de Belgique et à l’étranger.
Son travail et sa pratique s’inscrivent dans la lignée de la photographie figurative, et explore les thèmes de l’enfance, de l’identité et des apparences. Inspirée par l’imaginaire du cinéma fantastique et d’horreur, Raphaëlle Schotsmans met en scène, dans ses séries, sa fascination pour la transgression et les mystères de la psyché humaine.
Oscillant entre fétichisme et sado-masochisme, ses images, à travers des mises en scène élaborées et extrêmement travaillées, questionnent le seuil de douleur qu’un être humain peut s’infliger par plaisir en menant parfois jusqu’à la mort, tout en plongeant dans les profondeurs de la souffrance d’une manière à la fois esthétique et sauvage. Elle puise son inspiration dans les Giallo ainsi que dans le cinéma de genre avec des films tels que Massacre à la tronçonneuse (Tobe Hooper, 1974), Hostel (Eli Roth, 2005), ou encore dans le travail des photographes japonais Izima Kaoru et Nobuyoshi Araki.



Œuvres